Pascal Laine
Pascal Lainé il vit et travaille à Paris.
Pascal Lainé est né en 1942
Agrégé de philosophie,il a très tôt abandonné l’enseignement pour se consacrer entièrement à l’écriture (romans-prix Médicis, prix Goncourt-essais, théâtre), l’audiovisuel (une trentaine de scénarios pour le cinéma ou la télévision), la photographie (deux albums- La Martinière, Marval ).
Parmi les plus récents ouvrages de Pascal Lainé, notons son Traité de nudité (et considérations diverses sur les représentations du corps humain), paru en octobre 2005 aux éditions Pauvert.
Depuis 2004, il expose à la Capitale Galerie (en permanence)
2005, 2006, 2009, 2010, 2015, 2018, La Capitale Galerie, Paris
2024. Exposition personnelle, La Capitale Galerie, Paris
“Pascal Lainé exposera deux sortes d’images, représentant les directions dominantes de ses recherches actuelles : le premier ensemble est constitué de photographies très composées (des nus, en décor naturel, ou plus souvent, en studio). On y fait volontiers appel à des procédés qui apparentent ces œuvres à des dessins (au fusain, à la sanguine, au pastel, etc.). Ici, la main intervient au moment même de la prise de vue et construit littéralement son sujet.
Les autres photographies de Pascal Lainé, à l’inverse, sont dérobées à l’environnement visible, sans
que l’auteur ait laissé déceler sa présence : ses amoureux enlacés, ses promeneurs, ses rêveuses au bord de l’eau lui offrent leur image comme à n’importe lequel de leurs semblables.
Les deux démarches de Pascal Lainé correspondent à des mises en situation du photographe avec son regard, tantôt créateur par ses choix explicites, tantôt simple témoin du réel et voué au respect absolu de ce qui est.
Le hasard, ou le Tout-Puissant (comme on voudra), est dans ce cas l’auteur de l’œuvre, et le photographe n’est plus que médiateur.”
Note de l’auteur sur les…Nus (portraits de la chair : photographies)
“Portraits” de la chair ou du corps, donc plutôt que “nus” (ou “académies”, comme on disait autrefois). La nudité est un état transitoire du corps humain, une apparition d’ordinaire fugitive, surprenante : rencontre de hasard ou bien invitation au plaisir. Même dans le “silence” de l’immobilité paisible, inattentive, même quand le corps ne rêve que de lui-même, il ne cesse, comme le visage, d’exprimer et de communiquer.
La photographie de nu doit trouver son chemin entre deux écueils : le premier tient à la propension de son instrument à
l’extrême objectivité, à une crudité finalement déréalisant et à l’absolue platitude, en dernier ressort, de l’icône pornographique. L’autre écueil naît justement des efforts déployés pour corriger ce défaut intrinsèque par le maniérisme, par l’abus du paradoxe visuel, par la « chaptalisation” de l’image.
Mes photos montrent que le corps nu est un objet imaginaire, au moins dans l’espèce humaine. Nous ne sommes nus que de nous savoir exposés peut-être au désir de l’autre, ou bien dans l’aveu de nos propres désirs. La nudité est alors un “état d’âme” plutôt qu’un état du corps ; une “humeur”, bonne ou mauvaise : raison de plus de parler ici de “portraits” de la chair.
Les images qu’on va voir exposent les degrés successifs d’élaboration de la nudité, et organisent ainsi l’apparition progressive du corps féminin, apparition non pas dans l’espace réel, mais dans l’imaginaire de l’un et l’autre sexe.
Le désir, au commencement, est fragile, semble tenir à un fil. Peu à peu cependant, il appuie le trait, l’épaissit, créé une ombre et, par là même, un galbe. Il n’est pas loin de trouver ce qu’il cherche… L’éblouissement soudain du sexe : présence d’une densité si forte qu’elle accable et fascine. Le sexe nu est apparition : non point apparence, mais surgissement de matière délicieusement animée, apte à la jouissance : œil mi-clos du désir, feignant de dormir ou dormant en effet, et rêvant entre ses cils.
Innocence de la nudité comme telle, sans recherche d’effet. Le sexe de la femme, notamment, n’y est pas l’objet donné à voir. Il éclaire plutôt le reste du corps dont il “dit” la nudité, l’abandon, l’offrande.
Autour de lui s’irradie, par coulées successives de chair, dans une éblouissante évidence, le corps glorieux de l’être humain.” Pascal Lainé
Clair de Chair “Photographies”
“Voici le lieu paradoxal où l’air et l’eau se touchent, glissent l’un sur l’autre, cherchent peut-être à se pénétrer.
Rencontre, mais non mélange : la surface de la rivière peut se moirer de volutes paresseuses, ou bien s’agiter avec fureur et prendre son envol dans un embrun, les deux éléments ne sauraient se confondre. L’irréductible différence demeurera toujours.
De l’impossible accouplement, toutefois, surgit l’arc-en-ciel. De ces amours qu’on aurait crus inaccomplies jaillit une semence de lumière et, pour qui ose le désirer, naissent alors les formes douces d’une femme.
Voici l’espace éblouissant et nocturne où le soleil naufragé se brise sur les récifs en éclats de cristal. Le ciel étincelle à mes pieds : une femme l’y a jeté aussi facilement qu’elle eût frotté une allumette, car tout est facile à celle qui jouit d’être aimée, et tels furent son désir et le mien.
En dépit de l’ordre éternel des choses, l’eau et le ciel se sont alors mêlés en une chair blanche et souple”. Pascal Lainé
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Pascal Lainé lives and works in Paris.
He was born in 1942, lives and works in Paris
Since 2004, he exposes at La Capitale Galerie (permanent collection)
2005, 2006, 2009, 2010, 2015, 2018, 2024, La Capitale Galerie, Paris
Voir l’expo / see the exhibition -2024
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voir l’expo/see the exhibition-2009
voir l’expo/see the exhibition-2009
(un certain regard)