QUATRE PEINTRES
Debré, Charrin, Quilici, Yankel
(qui sont né le 14 avril 1920)
du 7 avril au 3 mai 2003
from April 7 to May 2, 2003
Quatre Peintres qui sont né : le même jour et le même an, le 14 avril 1920
Olivier Debré
Philibert-Charrin
Louis Quilici
Jacques Yankel
“Quel point commun pourrait relier quatre peintres en dehors de la pratique de leur art? Notre surprise n’est pas la moindre de la déceler dans le constat qu’ils partagent leurs jour et date de naissance. Le 14 avril 1920 naissaient à Paris Olivier Debré et Yankel, à Montmerle-sur-Saône Philibert-Charrin et à Albertville, Louis Quilici. Les oeuvres ont-elles pu se croiser dans le passé au gré d’accrochages imprévus? Celui qui leur rendre hommage aujourd’hui les réunit pour la première fois.
Quatre parcours dont les chemins ne se couperont pas, mais effectués pour des engagements irréversibles. Pour chacun, des points d’attache, ancrages fédérateurs dont ils pressentent intuitivement ce qu’il génèrent d’apports plastiques féconds. La Loire pour Olivier Debré, identitaire de ce signe paysage qui traverse son oeuvre. Pour Philibert-Charrin, l’atelier est le lieu où tout est possible, où le monde se refait. Le magicien qu’il est, manipule et débusque dans tout un bric à brac de grenier, les éléments de son alphabet formel. Pour Quilici, l’image du mur travaille commune récurrence métaphorique alors que pour Yankel les souvenirs se déposent par strates pour laisser émerger un univers baroque où la métamorphose relie le réel.
Autre partage, le geste s’impose comme l’outil prioritaire d’une entreprise qui demeure unique. Précis, impulsif, il participe de cette ferveur qui accompagne l’élaboration picturale. Chez Debré, le temps est devenu espace, alors que Philibert-Charrin en constituant ses puzzles, fragmente et recompose au rythme que lui impose le collage et que Quilici se confronte au temps réel de la peinture. Pour Yankel, la mémoire est le métronome qui bat la mesure pour une vie transposée.
Pour ces quatre artistes, la construction reste indissociable de la couleur. Libérée en giclures subitement interrompues puis reprises par une brosse lyrique chez Debré, elle est contenue dans les frontières d’un stricte découpage qui prend parfois la clé des champs chez Philibert-Charrin, vibre dans la matière sensuelle qui caractérise la peinture de Quilici
et frôle la rebellion jusqu’au « désespoir du peintre » qu’est Yankel.
Dans ces tentatives à dominer la réalité tangible naît le langage de chacun. Unique parce qu’ à l’unisson de la cristallisation de leur émotion. L’acte pictural en permet le transfert.
Louis Quilici est décédé le 3 février 1980.
Olivier Debré est décédé le 1 juin 1999.
Bon anniversaire à Philibert-Charrin, et Jacques Yankel qui poursuivent avec bonheur leur route.”
Lydia HARAMBOURG, Historienne Critique d’art, février 2003