“La vie de Pia van Velde est inextricablement liée à celle de son ex-mari, Mon Wolters, décédé en 2004 à l’âge de 67 ans.
Ils aimaient beaucoup passer du temps ensemble dans leur maison à la campagne française,où Mon se consacrait à faire des croquis et à peindre des diptyques représentant la friction entre le yin et le yang,l’homme et la femme, la vie et la mort. À sa mort, il exprima le souhait que Pia – qui était elle-même peintre – donne une nouvelle vie à ses tableaux en les abordant toujours comme des diptyques, mais avec une liberté artistique totale – comprenant ainsi sa propre liberté artistique.
Ainsi, ces diptyques tireraient leur signification de leur vie en tant que couple d’artistes et de tout ce qui vit entre la liberté et la contrainte, entre la déconstruction et la construction, et entre ce qui était et ce qui peut être.
Et ainsi cela s’est passé. Van Velde se mit à la peinture. Un processus qui ne se fit pas naturellement.
Car que faut-il pour altérer une toile qui a été réalisée et approuvée par un autre, c’est-à-dire son défunt mari ?
Le résultat, après plus de dix-huit ans de travail assidu, réside dans le fait que là où il y en a deux,
il y a, et il peut y avoir de la friction.
Et c’est précisément dans ce fait, et dans la tension associée entre le/la un(e) et le/la autre – en couleur, forme, ligne et composition –
que Pia cherche son propre langage visuel…”