Louis Nallard

(1918-2016)

Parcours :

Louis Nallard
Né le 17 juin 1918 à Alger est un peintre non figuratif français de la nouvelle École de Paris.

Dès l’école communale à pratiquer le dessin et l’aquarelle. C’est à seize ans qu’il présente en 1934 à la galerie de Thomas Rouault, neveu du peintre, sa première exposition et à dix-neuf ans la deuxième.

L. Nallard s’engage en 1936 dans l’aviation : la guerre survenant durant sept ans sous l’uniforme… Il se lie avec Marcel Bouqueton avec qui il réalise en 1940 une nouvelle exposition dont rend compte Max-Pol Fouchet, puis fréquente en 1941 les Beaux-arts d’Alger.
Il fait ainsi la connaissance de Marcel Fiorini, de Robert Lavergne qui lui servira plus tard d’introducteur à la Galerie Jeanne Bucher et de M. Manton avec qui il se marie en 1944.

En 1947, Louis Nallard et Maria Manton quittent Alger avec M. Fiorini et s’installent dans la région parisienne. Ils découvrent l’œuvre de Bissière, ne tardent pas à partager son amitié et celle de Chastel.
Dès 1948 Nallard participe à des expositions collectives, au Salon des réalités nouvelles, au Salon de mai. Et noue des contacts avec la galerie Jeanne Bucher dont les présentations accueillent ses peintures à partir de 1948.

Nallard et M. Manton assument à partir de 1950, pour trois ans, la gérance de l’hôtel du Vieux-Colombier, à proximité de Saint-Germain-des-Prés, parmi les locataires, Serge Poliakoff, Sidney Bechet, Robert Hossein, le sculpteur César, les écrivains Jean Sénac et Kateb Yacine…

Des années 1950, Nallard et Maria Manton font la connaissance des peintres algériens, notamment Guermaz, Issiakhem, Khadda, se lient particulièrement avec Benanteur et Aksouh…
La Galerie Jeanne Bucher réalise en 1957 sa première exposition de Nallard et ne cessera plus de présenter régulièrement son travail.

Nallard participe à l’exposition des « Peintres algériens » organisée en 1963 à Alger… puis en 1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs…Tandis que ses expositions se succèdent en France et à l’étranger, Louis Nallard rejoint en 1975 l’École des beaux-arts où il enseigne jusqu’en 1983.

Il est représenté dans de nombreux musées, notamment à Paris (Musée national d’art moderne et Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Grenoble, au Fonds régional d’art contemporain d’Auvergne, Alger, Amsterdam, Budapest, Montréal, Oslo et Turin.
En 2006 Nallard fait partie des peintres réunis pour l’exposition « L’Envolée lyrique, Paris 1945-1956 » présentée au Musée du Luxembourg du Sénat

Extraits :

“Dans les toiles de Nallard les facettes des choses… Se désarticulent dès 1945 en surfaces autonomes.
Le poète Jean Sénac place alors Nallard « au premier rang » des « Jeunes tendances picturales »…« Une synthèse de la véhémence chromatique du fauvisme et de la solide architecture du cubisme » dans des toiles désormais abstraites, de toute évocation lisible du réel, c’est la réalité de son langage que Nallard entreprend, en une deuxième époque de son travail, de reconnaître…

École d’Alger qui s’est développée, teintée d’orientalisme, en marge des mutations survenues en peinture depuis le début du siècle, ses toiles sont accueillies avec suspicion. « Depuis quelque temps, Nallard est l’enfant terrible de la peinture en Alger », la ville ne lui ménageant « ni les coups d’encensoir ni les coups de griffe », observe Sénac.

Installé en France, L. Nallard continue de construire des visions volontairement soustraites à toute expérience sensible, spontanée refuse de s’engager pour autant dans une abstraction purement géométrique… « L’abstraction m’avait un peu réfrigéré », confie Nallard.

Autour de 1953, sa peinture connaît en effet une sensible bifurcation. En s’appuyant sur les possibilités, négligées lors de son long périple dans le monde parallèle des formes, de son expérience préalable de la couleur, Nallard accomplit une synthèse des deux premiers moments de son cheminement…

Formes et couleurs s’entrouvrent à nouveau sur autre chose qu’elles-mêmes, mais l’objet qu’elle vise en le construisant s’est désormais élargi à la présence du visible tout entier.

En une nouvelle approche, Nallard invente un sentiment neuf de la Nature qu’il ne cessera plus d’approfondir, une dimension indistinctement paysagiste demeurant l’axe majeur de sa non-figuration.

Au début des années 1960, Nallard … diversifie en un large éventail la gamme de leurs lumières, des plus irisées aux plus sourdes… Un graphisme discret les accompagne, souligne leurs contours, des formes allusivement anthropomorphiques. Le plus fréquemment, figures et objets se trouvent associés, se mêlant les unes aux autres en un même espace.

« Je suis sorti de cette période parce que j’ai ressenti que je m’enfermais dans ces figures, que j’aurai bientôt tout dit, que je n’avais plus d’ouverture, alors que dans le paysage, j’avais encore beaucoup à dire », dit Nallard.
Sur la fin des années 1970, il reprend, à travers de nouveaux paysages, un voyage qui s’inscrit dans la peinture autant que dans le monde, l’Espagne, l’Égypte, ou la Cappadoce… La lumière s’éclaircit, réapparaissent aux horizons de ses toiles d’indistincts lointains, dans les années 1980, un nouveau développement de son art, les formes s’agglomèrent en un tissu plus compact d’écorces, graphisme, parcourent comme bribes d’une écriture à épeler.

Au-delà de la diversité des apparences, la peinture de Nallard semble tenter de saisir le flux continué qui les entraîne dans l’apparaître…
Dans son innocente inhumanité, en marge de toute joie comme de tout drame, à jamais indifférent, énigmatique, ce serait l’improbable Paysage de l’être que découvrirait au regard la peinture de Nallard.”(Wikipédia)

Expositions principales :

1934      Alger, Galerie Thomas Rouault

1937      Alger, Galerie-Librairie

1941      Alger (avec Marcel Bouqueton)

1957      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

1961   Paris, Galerie Jeanne-Bucher

1962      Oslo, Galleri Haaken

1967      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

1972      Amsterdam, Galerie de Boer

1974      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

1976      Amsterdam, Kunsthandel M. L. de Boer (M.Manton /R.Fontené)

1979      Paris, Galerie Jeanne-Bucher ; Oslo, Galleri Haaken

1981      Oslo, Galleri Riis ; Toulouse, Galerie Pierre-Jean Meurisse

1983      Paris, Galerie Ariel

1985      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

1988      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

1990      Paris, Galerie J.-Bucher- Amsterdam, Galerie d. Boer (M. Manton)

1991      Paris, Galerie Jeanne-Bucher et FIAC Grand-Palais

1992      Oslo, Galleri Haaken

1993      HT’s-Hertogenbosch, Borzo Kunsthandel,(M. Manton-M. Bouqueton)

1996      HT’s-Hertogenbosch, Borzo Kunsthandel

1999      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

2001      Pérouges, Maison des Princes, Des étangs de la Dombes

2004      Paris, Galerie Jeanne-Bucher

2014      Paris, Galerie Artemper (avec Maria Manton)

2015      Paris, Galerie de Buci (avec Maria Manton)

2016      Paris, La Capitale Galerie – Louis Nallard/Maria Manton