Lewigue
<Oeuvres des années 60-70>
“peintures, dessins”
du 12 au 31 octobre 2009
from 12 to 31 october 2009
De Lewigue, que j’invitai au micro de mon magazine »Hommes et choses de l’Art » au debut des années 70, je conserve le souvenir fort d’un homme de magnifique humilité, d’un artiste d’une exigeante rigueur. aujourd’hui, à considerer son oeuvre si ample, foisonnante, je retrouve l’homme et apprécie de pouvoir dire mon admiration pour son travail.
Si Lewigue se classe incontestablement du cote de l’Abstraction Lyrique-expression généraliste- ce qui le distingue et le place très à part c’est la puissance de son dialogue spontané avec la toile, l’austere présence, entre chant grégorien et monodie boudhique, de ce qu’il y matérialise de liberté d’âme, de conviction à affronter le temps, de nostalgie d’un futur à saisir faute de l’immobilisation. Chaque fois, il s’agit de fulgurances figées dans un rayonnement instantané.
Chez Lewigue, le trait devient signe, le signe devient trace. Et la forme, venue d’inconscient, occupe son propre espace en investissant simultanément toute la surface de la toile. Forme et signe se livrent alors à une fascinante confrontation dialectique, où la tension transcende le dialogue.
Il faut, chez cet artiste ô combien singulier noter ce que sa gestuelle révèle du mouvement de la pensée et des tréfonds de la memoire, et ce que l’oeuvre décèle d’espérances et d’inquiétudes. la veritable histoire de l’art de notre époque reste à écrire: je suis sûr que l’oeuvre de Lewigue est parfaitement digne d’y figurer en bonne place.
Roger Bouillot, Verderonne- juin 2009