Lewigue


Oeuvres des années 80
“peintures, dessins”

 

du 1 au 20 octobre 2012

from 1 to 20 october 2012 

Pour Accompagner Lewigue

D’un éclair qui durerait
On pourrait faire une route
Qui multiplierait l’existence
Par le nombre d ses virages
Au lieu de quoi c’est toujours
La minuterie qui gagne
Et le noir nous tuerait à chaque spasme
Si l’on ne savait l’apprivoiser
Lui faire place dans l’âtre
Parmi le rouge qui hennit
Le bleu qui soupire
Le  vert qui bourdonne
Le jaune qui s’explique
Et les autres fantassins
De la suprême blancheur
Alors comme un pavot jailli du ciel glacé
Absout l’hiver
Le feu reprend au plus cendreux du cœur
Il y suffit d’un souffle pur
Et d’un regard  qui dit vrai
Désormais tout ce que l’on se figure
Devient figure
On en oublie les lapsus du temps
Les paradoxes de la forme
La gangrène d l raison
Jean Rousselot

“Etre un éclair qui dure suppose qu’on a crée la seule calligraphie qui pouvait l’incarner.
La Coup de Lance de Rubens n’eût été q’un coup d’éventail christique sans  le « signe »-une triple arabesque, sinueuse et violente, où tous les coups s’enroulent- qui en exprime le mouvement fulgurant. Et que serait Van Gogh sans les virgules d’or, d’herbe où de sang qui servent d’écriture à sa tragédie ?

Lewigue a son alphabet, sa ponctuation bien à lui. Des souvenirs musicaux- Bartôk ou Strawinsky peut-être – me semblent affleurer ça et là dans sa mémoire plutôt que susciter le geste impérieux, dynamique  avec lequel il déclanche d’un coup, d’un « signe », puis prolonge en divers épicentres l’espèce de séisme qui le déchire mais qui lui tient au cœur.

Un séisme qui nous concerne tous, puisqu’il écartèle et fait saigner de toutes les couleurs, y compris le noir de la guerre et le jeune des amours, une terre, un ciel et une conscience qui sont les nôtres, hommes d’aujourd’hui qui trébuchons, paumés par le carré de la vitesses et de la philosophie, de rivières pourries en délires fanés, d’idées exsangues en lunes défuntes .”  Jean Rousselot